S’il arrivait à Jérémie de faire le bilan de ses quarante années de ministère au service de Dieu et de son peuple, il devait parfois être bien découragé. Son fidèle compagnon et secrétaire, Baruc, avait lui aussi été très démoralisé lorsque le roi Jojakim avait déchiré son travail au moyen d’un canif et l’avait jeté au feu (36 :23). Dieu avait alors déclaré : « Prends de nouveau un autre livre, et tu y écriras toutes les paroles qui étaient dans le premier livre » (36 :28). Baruc avait obéi et beaucoup d’autres paroles semblables y furent ajoutées (36 :32).
Au chapitre 45, il nous est rapporté ce que l’Eternel dit à Baruc : « Voici, ce que j’ai bâti, je le détruirai ; ce que j’ai planté, je l’arracherai, savoir tout ce pays » (v. 4). Dieu éprouvait lui-même une douleur vive : Ce qu’il avait bâti, il devait le détruire ! Ce qu’il avait planté, il devait l’arracher ! Et cela, parce que son peuple avait refusé de l’écouter (12 :17). Si Dieu devait se résigner à détruire ce qu’il avait bâti, Baruc ne devait pas rechercher « de grandes choses » (45 :5). Peut-être que Baruc pensait parfois à la carrière de son frère, Seraja, premier chambellan du roi (51 :59) et à la carrière que lui-même aurait pu avoir dans le monde, s’il n’avait pas été lié à l’homme le plus impopulaire du pays (20 :7). Quand nous avons l’impression que notre service reste sans fruit, rappelons-nous qui nous servons (Col. 3 :24), ne recherchons pas « de grandes choses », mais restons fidèles au Seigneur afin qu’il puisse nous dire un jour : « C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Mat. 25 :21).